France Didgeridoo

Depuis Maintenant plus d'un an je m'intéresse à la guimbarde norvégienne, que j'ai découvert en écoutant le CD « Munnharpas Verden » (produit par Svein Westad avec plusieurs guimbardistes tels que John Wright, Tran Quang Hai et Leo Tadagawa) en particulier le morceau 21 « De va' ei gamal kjering ».
J'avoue que je me suis acharné à l'époque!! J'avais pas de guimbardes Norvégiennes et donc je jouais avec celle qui s'y rapprochait le plus, une khomus. Mais bon j'étais pas satisfait!!
Bref, après avoir fait un stage avec Mr Wright lors des premières Rencontres Terre d'Harmonies et avoir joué pour la première fois sur une munnharpa, là j'ai vraiment eu envie d'aller voir ce peuple de « vibromassés » de la tête!
Donc je suis parti confiant et sans souci, pour participer au « Norsk Munnharpefestivalen » qui s'est déroulé du 18 au 20 Septembre dernier à Gjovik dans la région de l'Oppland (oplà!).
Arrivé, j'ai été accueilli par des personnes bien sympathiques qui tout en installant encore le lieu – Hunn Gard, la plus vieille bâtisse de la région – m'ont introduit à leur collection de guimbardes!!
Le festival
En effet, moi j'aurais appelé ça plutôt un "stage" car c'était vraiment « convivial » et pas très grand. En tout on était une bonne soixantaine de personnes allant de 16 à 75 ans même s'il y avait une bonne majorité de presque « papis » ( respect).

J'aimerais ici faire une petite parenthèse sur l'histoire de la guimbarde en Norvège:
Ce qu'il faut savoir à propos de la munnharpa Norvégienne c'est que l'instrument a été pratiqué par des grands joueurs (A. Rysstad, M. Kåvenes, K. Brokke etc...) jusqu'au début des années '60. Ensuite après la mort des derniers forgerons et des derniers joueurs la guimbarde elle subit un oubli temporaire jusque dans le milieu des années 1980 ou Knut Tveit, qui sera ensuite le premier à reforger des guimbardes, s'intéresse à cet instrument et après quelques années de recherche se lance dans la forge et le eu. A partir de là, l'ascension recommence, jusqu'en 1998 ou plusieurs personnes se réunissent pour créer l'association « Munnharpa ». Depuis, ils organisent une manifestation tous les ans et en 2002 on accueilli le 4ème festival International de Guimbarde. A ce jour la guimbarde à été reconnue officiellement en tant que instrument traditionnel suite à la sortie de l'album « Rammeslag II » (que je conseille vivement à toute personne appréciant le style norvégien) qui a gagné le prix national de la musique Traditionnelle et à la publication d'un recueil d'enregistrements de guimbarde allant jusqu'en 1939 (!) sous le nom de « Fille Vern » (très très bon aussi).
Mais revenons à nous!
L'entrée du festival n'était pas si chère que ça et consistait en une adhésion à l'année au Munnharpeforum. Ce qui s'élève à 200 Nok (environ 24 €). L'inscription comprend un CD des 10 ans de l'association, un Pins en forme de Guimbarde (:D) et la réception (par la poste) pendant un an du magazine de l'association « Munnharpa ». ça vaut le coup!
Petit point aussi sur la restauration (traditionnelle évidemment), qui coûte sur les trois jours (diner de vendredi, samedi complet et dimanche midi) environ 370 couronnes (environ 40 €), et vaut vraiment le coup d'être goutée.

Après le mot de début des membres du CA (et d'un petit morceau, tout de même) le festival a pu commencer. On a débuté donc par le choix des stages du jour suivant. Ils en proposaient trois types qui avaient une durée totale de 9 h (journée de samedi et dimanche matin):

• Cours pour débutant
• Jeu « tradition British »
• Jeu « tradition Norvégienne »

Bien évidemment j'ai choisi le troisième! Et je me suis donc retrouvé avec trois bonshommes pour trois séances de trois heures :

• Daniel Sanden-Warg
• Bjorgulv Straume
• Erik Roine

Et chacun d'entre eux nous a appris une mélodie traditionnelle (désolé pour la mauvaise qualité de son...).
Entre les pauses, petits morceaux, improvisations collectives et échanges et vente de guimbardes, conseils de eux et de fabrications et.... plein de café (ah oui ça j'en ai bu!).
Donc pour résumer j'ai trouvé ce petit moment bien plaisant bien que parfois la barrière de la langue se faisait ressentir (j'étais le seul "casse bon bon" français qui obligeait mes maîtres de stage à parler anglais... enfin le plus souvent ), mais bon le norvégien c'est agréable à entendre!
Une autre barrière est celle du jeu! Le jeu norvégien est très compliqué et se base surtout sur des mélodies (première différence avec le jeu le plus répandu, ce n'est pas le rythme le plus important) et ces mélodies se construisent sur la base de inspirations et blocages de glotte (respirer/pas respirer) pour produire des notes bien précises. Bref parfois il n'est pas évident de jouer en groupe (guimbarde pas accordé ou ryhtme impossible à première vue)...
Donc mon avis personnel est que ce festival est très bien pour des gens bien passionnés non seulement pas la guimbarde mais surtout pas la guimbarde norvégienne. C'est à dire que ce n'est pas un moment pour découvrir la guimbarde, il faut vraiment y aller avec l'intention d'apprendre, sinon ça risque d'être un gaspillage de temps et d'argent.
Sinon j'ai vraiment trouvé ça trop court!! En même temps la Norvège c'est cher, très cher, donc si vous y allez prévoyez du couch surfing ou une tente en un bon sac de couchage (à cette période ça va encore la journée il fait environ 15/20 °C.

Et voilà pour ce qui est du festival!!
Pour la suite je vais écrire un petit article sur la technique Norvégienne. En cours de rédaction...

Kenavò!
Mathesna

Merci pour ce petit documentaire; ça donne vraiment envie

Merci!

effectivement ca donne envie, merci a toi

Merci pour ce petit moment norvégien, ca donne vraiment envie !

J'en rajoute sur un point qui me paraît important et qu'on met parfois un temps fou à comprendre :

Le jeu norvégien est très compliqué et se base surtout sur des mélodies (première différence avec le jeu le plus répandu, ce n'est pas le rythme le plus important)

C'est la même chose ailleurs, la guimbarde est un instrument mélodique, et peut être parce que ses sonorités naturelles ne permettent pas de jouer exactement notre gamme tempérée, on a tendance à l'oublier.

Sam C='

Merci beaucoup Mathesna pour ce compte-rendu ! Super intéressant, j'attends ton article sur le jeu trad norvégien avec impatience.

Sinon, question intéressée : as-tu rapporté quelques guimbardes de là-haut ? Si oui, comment sont-elles accordées ?

bamboo a écrit :Sinon, question intéressée : as-tu rapporté quelques guimbardes de là-haut ? Si oui, comment sont-elles accordées ?

Salut bamboo! et merci pour le retour. oui, j'en ai rapportés 4 de norvège (2 en fa et 2 en sol) j'en vends deux (j'ai fait un autre post concernant les deux guimbardes que je vends) de 4 forgerons différents.

SamC= a écrit :C'est la même chose ailleurs, la guimbarde est un instrument mélodique, et peut être parce que ses sonorités naturelles ne permettent pas de jouer exactement notre gamme tempérée, on a tendance à l'oublier.

Merci pour la précision Sam! En effet c'est vrai que la mélodie est un point caractéristique de la guimbarde et qu'il y a plein d'autres endroits ou le jeu est mélodique, mais à ma connaissance (et je dis bien à ma connaissance) le jeu norvégien est vraiment le plus précis et le plus articulé à ce niveau là. Pour tout vous dire depuis que je bosse cette technique ça m'arrive de faire des fausses "notes".... et c'est un plaisir!!!

(L'article sur le jeu trad est en cours de rédac)
à plus!