et très réducteur à la fois
tu l'as fait cool Cyril, tip top
personnellement, j'ai eu la chance que Stéphane me le présente à distance
déjà rien que là, j'ai été impressionné, j'ai tourné plusieurs fois à distance et je me suis dit que, quand même, il fallait faire connaissance, même si je suis une femme et que les femmes ne jouent pas de didg par définition
je n'osais pas approché comme beaucoup, mais c'était plus fort que moi, il fallait que je reste là, à regarder, à m'imprégner, à distiller, à vivre tout simplement le moment présent.
Jérémy n'avait plus le temps de suivre pour contenter les demandes de chacun, alors je me suis dit sans réfléchir, que je pouvais peut-être le relayer (sans prétention bien sûr). spontanément, j'ai tout simplement tenu le pot d'eau à Djalu pour qu'il soit quitte de se baisser à chaque fois, pour tremper son pinceau et le rincer. parce qu'à son âge, c'est bête de perdre de l'énergie inutilement !
et puis je suis restée là, avec eux, simplement, présentement, à partager un moment de vie. je me suis imaginée en Australie, avec eux, dans un autre cadre, même si Airvault c'est déjà quelque chose !
j'essayais de regarder le travail de sa femme, qui très adroitement, d'un trait sûr, peaufinait une tortue sur un didg de Djalu. je l'imaginais à côté d'autres femmes du clan, sur la terre Aborigène chez elle, en compagnie des siens qui devaient lui manquer. je ne sais pas pourquoi, j'ai tout de suite été fascinée par cette femme. à un moment, le peu d'anglais dont je disposais m'a permis de comprendre qu'elle sentait la pluie arriver. je me disais que, vu à l'allure où allaient les nuages, la pluie était passée. et bien non, elle est arrivée derrière moi et je n'avais rien vu venir. elle l'avait sentie, comme en Australie, elle ressentait la même chose. j'étais subjuguée ! franchement, ça paraît pas, un simple petit fait de ce genre. pour moi, ce fut une révélation parce que même si je suis proche de la nature, je ne l'avais pas sentie, ressentie dans tout mon corps. elle, elle avait l'expérience, elle savait.
du coup, cette pluie nous mis à l'abri et nous étions tous sous le stand de Greg, à attendre que l'averse passe. moment magique, féerique, hors du temps. là aussi je me suis retrouvée en Australie. Djalu a pris un didg et a commencé à jouer du trad. j'essayais de tout enregistrer et surtout de profiter du grand plaisir qu'il me procurait. il a passé le relai et a pris les claps pour marquer le tempo. il donnait le rythme à... qui chantait le trad et à Mirr.... qui jouait le didg. c'était vraiment super, et n'égala en rien toutes les vidéos que j'ai déjà pu visionner. de ma voix je ponctuais la fin de chaque morceau par un yerrrrrrrrrrr tout timide, du bout des lèvres. c'était marrant, on rigolait tous ensemble. à un moment donné, j'ai eu l'impression que tous, ne comprenaient pas pourquoi, il n'y avait pas plus d'amateur que ça et surtout de personne manifestant leur enthousiasme.
Ce moment magique s'interrompit. ils sont partis, ils avaient à faire. je suis restée là, je n'avais pas envie de partir, profitant des vibrations encore présentes. regardant les dernières gouttes de pluie tombées, ...
puis je suis revenue, en fait dès que j'avais un moment, j'y retournais c'était plus fort que moi, attirée comme une abeille vient butiner son miel merveilleux. je les ai à nouveau regardé peindre, chacun affairé à son busness, Jérémy faisant son job. c'est vrai que ça surprend, mais cela se comprend. j'aurai été blindée de tunes, j'avoue que j'aurais donné un max, je me serais permise de m'assoir à côté de Djalu pour qu'il m'enseigne la leçon de maître que je lui aurais payé le coût du worshop. je me serais assise devant lui pour profiter des vibrations "médicinales", magistrales, qu'il prodiguait avec beaucoup d'attention et qui, à mon avis valaient tout l'or du monde. revenant à la réalité, je n'ai acheté que les trois CD, et je me suis estimée heureuse, parce que les trois devenaient rares.
j'aurais aimé resté là encore longtemps, mais des fois il faut se rendre à l'évidence, il ne faut pas que cela se transforment en 'taper l'incrust' et je n'avais pas envie de devenir la "voyeuse"...
et la cerise sur le gâteau fut la scène traditionnelle. au début, je ne comprenais pas bien pourquoi, Youvi, Dhinawan et son fils étaient sur scène. je l'ai interprété de la façon suivante : comme il faisait un hommage au père de youvi, tous devaient être réunis sur la scène. pour moi, Djalu avait décidé d'officialiser à jamais, la mixité des clans, des peuples. tout compte fait, le sang Aborigène peut couler dans les veines de l'être humain qui se trouve sur terre, même si ce n'est pas la terre d'Arnhem. au fil du rituel, les trois se sont éclipsés pour donner au moment, toute la force qu'il se devait.
c'est vrai que les voir physiquement joliment paré de leur peinture traditionnelle était impressionnant. mais ce qui m'a le plus frappé, ce sont les regards qui en imposaient. c'est quelque chose d'assez ineffable à traduire. moi qui suit très photos, je me suis retirée. j'ai tout simplement profité de l'ardeur que Djalu mettait à nous transmettre les messages de la terre, de la vie, le rythme effréné qu'il donnait malgré le souffle de ses x années, j'étais transportée. quand il a pris les claps, un moment retrouvé ah comme j'aurais aimé qu'il se déchaîne pour laisser la place au didgplayeur que je sentais largement au-dessous de ses possibilités du jeu trad.
mais bon, il faut rester zen, ne pas s'emporter dans la folie de la musique qui nous subjugue...
bon allez, j'arrête, je posterai les photos bientôt
vous l'avez compris, la famille Djalu m'a fasciné, ce sera à jamais un souvenir inoubliable
dis-moi, Cyril, dans le respect de Djalu et families, j'ai le droit d'en poster combien de photo ?
