Page 1 sur 1

Le konnakol

Publié : mar. 06 août 2013, 18:50
par Utnapishtim
Suite au workshop de Zalem où le sujet avait été abordé, j'ouvre un topic consacré au konnakol... :)


Pour les pôvres malchanceux qui ne sauraient pas encore ce que c'est, une vidéo vaut mieux qu'un long discours :



Le konnakol est donc un langage rythmique développé en musique carnatique (sud de l'Inde). Il est appris très tôt par tous les percusionnistes (quel que soit leur instrument : tabla, mridangam, udu...), qui l'utilisent comme moyen mnémotechnique pour travailler — et retenir — des rythmes parfois très compliqués.

En bref, si comme moi, vous êtes restés un jour complètement baba devant des joueurs de tablas indiens qui encaissaient des complexités rythmiques de 'ouf, sans broncher et tout en gardant un tempo régulier comme celui d'un métronome... Ne cherchez pas plus loin, leur "truc", c'est le konnakol ! (bon, le travail et le talent aident un peu aussi :P )


Par contre, le souci... C'est qu'il n'y a vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent si on veut apprendre le konnakol. Une toute petite poignée de sites en français. On trouve un peu plus de ressources en anglais, mais de qualité variable. :-/

La seule bonne référence en français que j'ai trouvé est ce site :
http://heterotopos.free.fr/index.php?po ... troduction
Explications très simples et exercices "de base" pour comprendre comment ça fonctionne et se familiariser avec cette technique.


Le danois Henrik Anderson a publié quelques vidéos sur sa chaîne Youtube qui exposent divers rythmes de konnakol, le niveau va de l'intermédiaire à l'avancé. Je vous laisse y jeter un oeil.
Ces 3 vidéos-là me semblent intéressantes pour bosser les fondamentaux du konnakol :



Les rythmes de bases du konnakol, isolément, puis au sein de diverses mesures. Anderson montre également le système de battement de main utilisé par les indiens pour mesurer le tala, la "mesure" ou structure rythmique du morceau





Variations sur Da-di-ge-na-do pour l'étendre à des structures à 6, 7, 8 ou 9 temps (comme vu lors du workshop)

Re: Le konnakol

Publié : mer. 07 août 2013, 7:23
par ernest
Je préfère le Beat Box ! ::d

Re: Le konnakol

Publié : mer. 07 août 2013, 10:14
par Adrien B.
Merci pour les liens. :super:
Cette vidéo aussi m'a toujours impressionnée.

Re: Le konnakol

Publié : mer. 07 août 2013, 18:54
par Utnapishtim
ernest a écrit :Je préfère le Beat Box ! ::d
A chacun sont truc ! :P

Le konnakol n'est pas (à la base) une technique destinée à produire des sons, c'est vraiment une méthode d'apprentissage des rythmes. Les percussionnistes de musique hindoustanie dans le Nord de l'Inde ont un système similaire. C'est seulement à un haut niveau et chez certains virtuoses, que le konnakol prend un caractère vraiment musical et qu'il devient une sorte de scat (comme dans la vidéo qu'Adrien B. a posté ci-dessus). :)

L'intérêt du konnakol pour le joueur de didgeridoo me paraît immense : c'est un système qui permet de composer et de jouer des rythmes vraiment complexes, et ainsi de sortir du classique "to-wa-ti" peu inspiré que font la plupart des gens.
La condition est juste de le maîtriser suffisamment pour pouvoir facilement remplacer les syllabes du konnakol par n'importe quelle articulation du didgeridoo... mais c'est juste de la gymnastique intellectuelle.

Ces deux vidéos me semblent intéressantes pour voir le lien entre konnakol et instrument : dans la première, le musicien récite le rythme en konnakol, dans la seconde, il joue ce rythme sur son udu.




Re: Le konnakol

Publié : mer. 07 août 2013, 20:19
par oboreal
La condition est juste de le maîtriser suffisamment pour pouvoir facilement remplacer les syllabes du konnakol par n'importe quelle articulation du didgeridoo... mais c'est juste de la gymnastique intellectuelle.

La grosse différence entre une percu et le didj, c'est que dans le didj tu parle déjà et qu'accessoirement tu as des dizaines de sonorités là où une percu comme le udu en a grosso modo 3 ou 4...

J'ai toujours "parlé" mes rythmes pour ma part, mais je vois mal l’intérêt de traduire ça dans un langage pas du tout adapté aux sonorités du didj...

Par contre l'étude des rythmiques indiennes, d'afrique noire, d'europe de l'est etc... me parait en effet une excellente source d'inspiration si on veut sortir du sempiternel 4/4... ;)

Re: Le konnakol

Publié : mer. 07 août 2013, 23:43
par joelewombat
waaa cool pour un naze de la rythmique comme moi c'est une mine d'or votre truc...

Re: Le konnakol

Publié : jeu. 08 août 2013, 19:48
par Dada
bah pour y convertire en didgeridoo... ça semble chaud ! [Hors-sujet ON]

[Hors-sujet OFF]je trouverais sympa par contre de faire un topic où tout le monde pourrait poster des rythmes qu'il a trouvé (si c'est pas déjà fait ;) ) mais en y écrivant, parce que question rythme je commence à tourner en rond personnellement et j'aurais besoin d'idées...[Hors-sujet ON]

[Hors-sujet OFF]

Re: Le konnakol

Publié : ven. 09 août 2013, 7:37
par joelewombat
euh les modos vous pouvez déplacer le sujet a dada svp parce que sa réponse est intéressante et que je veux lui répondre sans pourrir ce post fort intéressant. Merci les modos...


donc voila un prototype de suport d’écriture rythmique, le but est de faire un truc le plus universel possible avec la possibilité d'expliquer ses codes en légende. Chaque temps est fractionné en 2 croches comme ça si y'a des soupir on le sait. puis n'oublions pas Play didg :)

je mets le fichier en JPEG mais dispo en tous les formats sur demande ou au pire vous recopiez le tableau

Image

Re: Le konnakol

Publié : sam. 10 août 2013, 17:03
par Utnapishtim
Il est pas trop mal ton tableau, joelewombat, mais il ne fonctionne que dans des cas simples (genre un rythme en 4/4 avec des doubles croches à chaque temps)... Sitôt que l'on passe à des rythmes plus complexes, irréguliers ou très longs (comme les mesures à 108 temps de certains tala indiens), ça doit devenir ingérable ! :P


Oboreal ->"Parler le rythme", je le fais aussi, aussi bien pour du jeu contemporain que pour du trad'. Et à la limite, ce n'est pas vraiment important si le konnokol ne se limite qu'à quelques syllabes et qu'il ne restitue pas l'ensemble des sonorités du didge.

L'objectif du konnakol n'est pas de traduire de façon exacte et précise les techniques et les sons du didgeridoo, c'est principament un outil destiné à travailler les rythmes. Ça permet de bosser des structures à 5, 6, 7, 8 ou 9 divisions (parfois irrégulières) du temps, et/ou sur des mesures très longues, chose qu'on ne peut pas faire (ou mal) en "parlant" le rythme...
Ensuite, une fois qu'on a acquis la structure rythmique, rien n'empêche de remplacer les structures du konnakol par des articulations de didgeridoo ("ta-ki-ta" par "to-wa-ti" ou "dup-pu-dhirll" selon le style) pour avoir un rendu plus proche du jeu au didge. ;)

A vrai dire, si je suis si enthousiaste à propos du konnakol, c'est parce qu'il répond à l'une interrogation métaphysique que j'ai dans la tête depuis un petit moment : jouer du trad', c'est cool, mais quand on est un petit européen, on finit à plus ou moins long terme par tourner en rond... dans la mesure où l'on ne dispose pas du répertoire de manikays qu'ont les aborigènes et que l'on n'a pas d'histoire à raconter comme eux.
Donc, ou on essaye de copier les manikays (mais bon, c'est pas forcément très gratifiant et on ne s'approprie jamais la chose), ou on construit ses propres rythmes... Et c'est sur ce dernier point que le konnakol me semble très intéressant. :)

Re: Le konnakol

Publié : sam. 10 août 2013, 19:42
par joelewombat
Utnapishtim a écrit :Il est pas trop mal ton tableau, joelewombat, mais il ne fonctionne que dans des cas simples (genre un rythme en 4/4 avec des doubles croches à chaque temps)... Sitôt que l'on passe à des rythmes plus complexes, irréguliers ou très longs (comme les mesures à 108 temps de certains tala indiens), ça doit devenir ingérable ! :P
oui oui en fait ce tableau est destiné a être utilisé pour des mesures simples avec en figure la noire (référence), la croche puis les figures en dessous elles sont traduite en onomatope (teke teke dans 1/2 temp= double double double double par exemple ou tekete= triolet direct) quand une colonne est vide (blanche ou grise, ça sous entend un demi soupir de la valeur de la croche qui le precede par exemple)
pour un 5 temps 6 7 etc.. on rajoute une double colonne. Par contre oui on reste dans le simple (mais vu mon niveau déjà si j'arrive exploiter toutes les possibilité je m'appel mozart :mrgreen: )

mais revenons aux rythme indiens et konnakol, je te rejoint sur le fait de chanter les rythmes, avec les ngarrindgerri j'ai eu une expérience marrante, le joueur de didg chantait son rythme en même temps que ses pied marquaient les temps fort et les mains les contre temps, du coup on était calé et on revient au principe du konnakol sauf que là c'est avec les pied et les main...

Re: Le konnakol

Publié : lun. 12 août 2013, 12:51
par Mikah
yop utnaptishisminismsnshhhhh... :mrgreen:
aurais tu déjà des pistes sons didg où tu appliques le konnakol?!

Re: Le konnakol

Publié : lun. 12 août 2013, 15:14
par Dada
Du coup j'ai créer un topic où on pourra approfondir un peu plus le sujet Joele, quand je parlais de rythme écrits, je pensais plus à quelque chose qui ma parle, à savoir quand c'est écrit à peu prêt dans ce genre là : "tou wa tou toukoutou wa tou" pour prendre un rythme simple, après sur le post que j'ai créer un pourra expliquer plus longuement les subtilités qu'on rajoute ;) mais l'idée du tableau est pas mal, même si j'ai pas tout pigé pour l'utilisation :hehe: je te mets à toi et à ceux que ça intéresse le lien du post que j'ai ouvert ;) http://www.francedidgeridoo.com/rythmes ... 17096.html

Re: Le konnakol

Publié : mar. 13 août 2013, 17:09
par Utnapishtim
Mikah a écrit :yop utnaptishisminismsnshhhhh... :mrgreen:
aurais tu déjà des pistes sons didg où tu appliques le konnakol?!
Pouh, j'ai découvert le konnakol il y a même pas 15 jours, j'ai pas bossé grand chose pour le moment. J'ai surtout récupéré un maximum de vidéos et j'en ai beaucoup écouté... :gene:

Mais je vais essayer de maintenir ce topic en vie, et pourquoi pas, de présenter quelque chose une fois que j'aurais bossé un peu tout ça (la première étape étant, avant toute chose, de trouver un moyen convenable de m'enregistrer...). :)